Ouest France

Nicolas Bacchus libre, libertaire et libertin

Ouest France - Le 20 avril 2006

Le chanteur militant et subversif vient présenter son troisième album vendredi au palais des congrès. Coup de fil.

 

Peut-tu nous dire quelques mots sur ton parcours dans la musique ?

Je vis, ou plutôt survis de la musique depuis plus de sept ans. J'étais auparavant éducateur spécialisé pour adolescents délinquants et cas sociaux dans des foyers. Originaire d'Auvergne, je suis parti m'installer à Toulouse où j'ai débuté mon parcours musical, ce qui me vaut souvent d'être catalogué comme chanteur du sud ! Après un premier album studio et un disque live, je me suis installé à Paris. J'y ai fait des rencontres et vient de sortir mon troisième album.

 

Comment composes-tu tes chansons ?

Le mieux possible ! (rires). Je commence en général par le texte. Mon inspiration vient aussi bien des événements du monde qui peuvent donner des chansons politiques, que de ceux de l'intime qui débouchent sur des chansons d'amour. Je m'impose l'exigence dont font preuves les chanteurs complets, ceux que j'aime : Brel pouvait aussi bien chanter Ne me quitte pas que Les bourgeois, même chose pour Renaud.

 

Quelles sont tes influences ?

Renaud justement, j'ai été élevé avec sa musique ! Mais aussi le duo comique Patrick Font et Philippe Val, Brassens, Souchon et plus récemment Juliette, Thomas Fersen... Ce sont des références qui font que je n'ai pas envie d'écrire n'importe quoi.

 

Perfectionniste ?

A la fois perfectionniste, car il est super difficile de faire simple, mais je garde un côté brut et nature. Pour moi, le spectacle et le disque doivent rester deux choses totalement différentes, c'est pourquoi je privilégie la parole et les apartés entre les chansons en me servant toujours de ce qui se passe, comme au café-concert. Un verre qui se renverse, une serveuse qui fait tomber mon micro sont autant de prétextes pour enchaîner.

 

Quels thèmes aimes-tu aborder ?

J'ai un côté subversif. Je me sens libre, libertaire et libertin, c'est la même racine ! Je prends plaisir à provoquer de la manière la plus rigolote possible, à travers une homosexualité affirmée, un côté gouailleur et des textes plus poétiques.

 

Tu pars demain sur une île déserte : quel écrivain et quel chanteur choisis-tu pour te tenir compagnie ?

C'est trop dur ! Disons Desproges pour le côté anecdotique mais non sans importance et Anatole France pour la réflexion. Côté musique, les intégrales de Brel et de Brassens.

 

Ton travail d'éducateur ne te manque pas ?

Je continue de le faire au quotidien. Que l'on soit chanteur, éducateur ou postier, on peut prendre du temps pour aider les autres tant qu'on se dit qu'il n'est pas possible d'être heureux si on n'a pas tout fait pour donner un peu de soi dans son entourage et lui permettre de ressentir un peu plus de bonheur au quotidien.

 

Pierre FONTANIER pour

Ouest-France

 
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