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Nicolas Bacchus cire sa canne ! (chronique album)
Nicolas Bacchus vient de sortir son nouveau disque, "la verVe et la Joie". Ben vous savez quoi ? Yeah !!!
Le précédent, "A Table (chansons bleues ou à poing)", un autre très chouette disque placé sous le signe du désir et de la gastronomie, réunissait Juliette, Eric Toulis, Debout sur le Zinc.
Cette fois-ci avec "La verVe et la Joie", il convie Agnès Bihl, Patrick Font, Sarcloret, Anne Sylvestre, Lucas Rocher, Thomas Pitiot et Manu Galure pour des compositions, paroles & musiques, et Vladimir Vissotski dont il fait une superbe reprise.
Ce disque est une petite merveille savamment taillée, pleine de colère et d'amour, de désir et de gourmandise. J'y sens les esprits de Ferrat, Thiéfaine, Gérard Morel, Bérurier Noir, Brassens, Font & Val, Sarclo, Barbara, Michèle Bernard, Brecht & Weill... Enfin, c'est ce que moi j'y vois. Mais le plus admirable chez Bacchus, c'est pas les influences, c'est son verbe à lui, ironique, ludique mais sans détour, et son humour, spirituel même dans le potache. Il soigne avec délice les formules, contrepèteries (ah oui, au fait, le titre de mon article en est une !) et double-sens. Et le tout sur des compositions (très) originales.
On retrouve les thèmes qu'il explore depuis des années : l'inspiration libertaire ("Les gens de mon pays") et le souffle libertin, l'homosexualité hors du ghetto ("Ce que je fais de moi"), la gastronomie et d'autres plaisirs, une poésie vive, des tranches de vies pleine d'ironie (la magnifique "Cousine" ; "La Pierrette à Pigalle"), et de salutaires et chaleureuses offensives contre la frilosité morale qui envahit notre pays — aaah, l'immense plaisir d'entendre à nouveau la verve de Patrick Font sur la chanson "Identité nationale (les métèques)", sur une mélodie gentiment piquée à Moustaki !
Je peux vous dire que l'écoute des chansons m'a vraiment fait plaisir : une chanson après l'autre, ça m'a ému, ça m'a fait rire, ça m'a scié : le bonhomme ne manque ni de talent ni de profondeur (et ses amis non plus).
Pour ce qui est de la production — il s'agit en partie d'une autoproduction "Bacchanales Productions" —, elle est nickel, avec des arrangements riches, parfois touffus même, et variés.
Passé le regard sur la pochette qui ne laisse pas présager des chansons, le disque tout entier est un bijou grenat, acéré et tendre.
C'est quand même rare, les chanteurs nourrissants, qui nous emplissent à ce point d'une joyeuse ironie.
C'est rare, enfin, les artistes debout.
Jan Feigenbaum
http://canard-aux-figues.blogspot.com/2011/01/nicolas-bacchus-cire-sa-canne.html
Attention, le disque sera bientôt dans les bacch' !