Live on the Edge

Parole d’animatrice radio : Nicolas Bacchus

Live on the Edge - Le 9 décembre 2012

Je suis navrée de faire preuve de plagiat avéré et avoué. Il faut dire que Nicolas Bacchus a tellement fait couler d’encre (dans des nuances de bordeaux, évidemment, elle était facile) ces dix dernières années que tous les bons mots ont été écrits sur lui. Il a mûri, certes, et comme le bon vin, s’est bonifié mais n’a rien perdu de sa gouaille provoc, rassurez vous.

Alors voilà les bons mots dont j’aurais bien voulu être l’auteur : « bombe textuelle » mon préféré ; « il parle de cul avec sa tête » ; « fils illégitime de Calimero et d’un pit-bull » ; « des chansons qui s’avalent comme de la confiture alors que c’est du vinaigre que l’on boit » ; « impertinent du spectacle à langue verte, rire jaune et humour noir » ; « il piétine les valeurs comme un livreur de pizzas qui slalome entre les merdes de chiens sur les trottoirs de nos convenances » ; « des rimes tellement riches qu’elles menacent de s’installer en Suisse » ; « souffleur de vers » : je vous l’avais dit, c’est quelque chose, quand même !

Son dernier opus, où il y a autant à voir qu’à entendre (CD + DVD live), accueille des invités prestigieux (Agnès Bihl, Anne Sylvestre, Thomas Pitiot, Patrick Font…) rencontrés sur des concerts ou certains dans une autre vie où il était directeur artistique de Kiui Prod (Sarclo, Manu Galure, Thibaut Derien). On ne peut pas passer sans parler des illustrations de monsieur Pierick Rouquette (des Malpolis) pour « La Verve et la Joie »  et d'Antoine Presles pour ce live de notre libertin émoustillé (Libertin, j’écris ton nom).
« Même pas mort ! Bacchus bande encore ! » ça donne le ton, non ?

Des premières parties pas piquées des hannetons, Bénabar, Juliette, Jeanne Cherhal, Néry, Sarclo, Les Malpolis… Ces albums sont un « concentré d’existence » avec les coups de gueule, les coups dans la gueule (scoop : Nicolas vient juste de se faire agresser ce qui lui vaut un nez cassé, qui certes lui donnera un air de boxeur de la vie, qui tombe et toujours se relève), les coups de sang (comme dans son album précédent « A Table » où il parlait de chansons "bleues ou  à poing") et les coups de cœur (Sarclo dit que « le cul est la plus vielle histoire de coeur » ou récirpoquement). Mais il ne chante pas que ses mots comme en témoigne "La Pierrette à Pigalle" sur un poème de Bernard Dimey.

Des mots et des maux pour ce bavard invétéré et ce trublion invertébré. On pleure avec lui, on rit mais pas de lui, on lève le poing mais pas contre lui (son nez est déjà de traviole), on est tous concerné, mais cernés par qui ? Certains sont consternés mais pourquoi ? Ces histoires d’amour qui finissent bien comme "Petit Beurre et Beurre Salé" ; "Identité Nationale" de Patrick Font sur l’air du Métèque de Moustaki, ça vaut le détour, surtout qu’ils s’y mettent à trois en public (Nicolas , Lucas Rocher et Agnès Bihl), à quatre en studio avec Font et Sarclo ; je vous conseille fortement  son tango des familles : "L’heures des Goûts et des Coups" dont je ne vous dévoilerai pas la chute, sinon plus de charme.

Vous aimez les plats épicés, poivrés, salés, écoutez car ses chansons d’amour sont bien piquantes, mais si vous faites partie d’une ligue puritaine, abstenez-vous, mais n’est-ce pas ce que vous prônez : l’abstinence ? Sur « fesse de bouc » vous comprendrez son engagement même si on ne peut le taxer de chanteur engagé (mais peut être enragé). Le mâle de la vache folle, gare au gorille, i, i, i,  ille, ille !!! Avec "Les Uniques" (les uns niquent les autres paniquent), il assume plutôt bien à 20 comme à 40 ans (comme le lui chante Agnès Bihl) et s’acoquine le temps d’une "Cousine" avec Madame Anne Sylvestre.

Continuons dans l’éloge de sieur Bacchus, cet anarchiste gai, ce gay anar, ce pédéraste jovial et tranquille sans drapeau mais avec tambour et trompette. Il tire à blanc sur tout ce qui bouge mais planquez surtout vos fils, vos maris, car il dégaine plus vite que son ombre, il y a des tonnes de tendresse sous ses pavés, des roses sans épines au bout de son fusil (l’autre jeu de mot, je n’ose le faire par fausse pudibonderie).

Politiquement incorrect mais poétiquement correct, acide et acerbe, tendre mais poivre et sel, les opposés satyres (c’est tout ce que je peux faire) mais si tu es morose alors ose un petit vers de Bacchus (tiré par les cheveux, qu’il avait d'ailleurs fort abondants il y a quelques années quand je l’ai connu).

Sa nouvelle maison de prod, Bacchanales Productions, s’est lancée dans la promotion de Lucas Rocher (son ex-guitariste) et de quelques autres.
Allez chercher en « magasin » les CD Coupes d’Immondes, Ballades pour Enfants Louches, A Table, La Verve et la Joie et aujourd’hui Devant tout le Monde, enregistré au Trois Baudets en public, supers cadeaux de Noël  pour rire en famille (bouchez les oreilles des petits même s’ils entendent pire dans la cour de récré) et visitez la Boutique et son site comme on visite un salon du verbe et du vers : www.nicolas-bacchus.com .
Jeux de mains, jeux de vilains, jeux de mots, jeux de Nico.

Prosit !
(à la votre !)

Dominique Laurent pour
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