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Hexagone : jours fertiles à Clichy…
Voilà un petit papier bien paradoxal qui prendra, entres autres, prétexte du très beau concert en co-plateau de deux artistes que nous aimons moult et moult pour vous parler, presque, de tout autre choses que de ces deux artistes… Garance et Nicolas Bacchus(puisqu’il s’agit d’eux !) ne s’en formaliseront pas trop, je pense, puisque il nous a déjà été donné de dire içi, içi et là tout le mal que nous pensions d’eux… Ah, les bougres ! (quoi étymologiquement, la charmante Garance ne mérite point ce qualificatif stigmatisant. Quoi ? Non, rien…). Bref.
Au cœur de Clichy, chère à ce coquin d’Henry Miller, se niche une ravissante petite oasis urbaine préservée du temps, bordée de croquignolets pavillons : en ce soir d’inauguration, Flavie et David, l’un adorable et l’autre ravissante, à moins que ce ne soit l’inverse ou le contraire de l’inverse, accueillent une quarantaine d’aficionados de l’happy culture venu faire leur miel au sein de leur ruche, dis, comme dirait Salman. C’est là que se tiendront régulièrement de beaux concerts destinés à se faire grave plaisir en buvant des coups mettre en valeur l’inestimable richesse de notre beau patrimoine culturel. Le tout sous le parrainage bienveillant, mais il ne le sait pas, du Renaud dont l’Hexagone (mais pas que) nous a tous bercés, au point, donc, de donner son appellation au site éponyme dont auquel qu’on cause ici, suivez un peu, diantre ! Nous en reparlerons, parions-le. Ces fous furieux ont en effet entrepris, rien moins que cela, de transformer le sous-sol de leur sordide gourbi adorable maisonnette en une véritable salle de concert dotée de tout ce dont on pourrait rêver, avec notamment un son et des lumières que bien des endroits professionnels, ou se présentant comme tels, pourraient leur envier. Si, si.
Rançon du succès, c’est au chausse-pied que le public prend place dans ce qui s’appellera donc officiellement la Blackroom, et véritablement, seuls les mauvais esprits y verront malice… Après une introduction audiovisuelle décalée et drolatique (n’insistez pas, allez-y la prochaine fois !), c’est donc de la ravissante gorge de Garance que s’élèvent les premières notes et les premiers mots de ce lieu amené à en entendre bien d’autres. Le bon mot circulait, plus d’excuses pour avoir des carences en Garance. Ah flûte, j’ai promis de ne pas trop m’étendre sur les prestations artistiques des deux zigotos, sachez simplement que la donzelle, fidèle à elle-même et toute émue d’inaugurer les lieux, nous gratifia d’une mémorable version de son De retour de Saigne à mourir de rire et de tristesse mêlés, dans un ton éminemment rénaldien. Tout comme, d’ailleurs son joli titre Énervée bien dans la lignée du Fatigué dudit chanteur énervant. Vous suivez.. ?
Après une pause à la convivialité toute désaltérante et roborative (mention spéciale au bar-maison, tenu de main de maitre(sse) par Flavie et ses comparses), c’est l’inénarrable et immarcescible amiBacchus qui vient nous enchanter de sa faconde et nous réjouir de son énorme verve (c’est du moins ce qui se murmure dans le métier…). Du Bacchus pur jus, lui aussi sans doute plus ému par la situation que ne le laissait transparaitre sur ses traits altiers la maitrise assumée de ses émotions. Sacré briscard… N’empêche que le plaisir et le partage étaient bien là, qui nous valurent quelques moments d’anthologie, comme ces échanges et cette complicité inattendus et touchants avec une jeune (très, très jeune) spectatrice du premier rang, laquelle devrait se souvenir longtemps de sa soirée… Le titre Identité Nationale prit ce soir un tout autre relief (« Je suis un fils de l’Hexagone… »), et nous en profiterons bien sûr pour souhaiter à ce bientôt résident de la Capitale des Gaules beaucoup de sexe-à-gônes..
Le final flamboyant résultera de la vicieuse contrainte des maitres de céans, impliquant un hommage à Renaud (en l’occurrence le très beau Dans ton sac), suivi d’une création (paroles ET musique différentes, avec un clin d’œil discret à Jean-François Derec) sobrement baptisée Dans ton cul. Sont-ils taquins ! A ce propos, tiens, une toute petite suggestion se faisant l’écho de quelques avis glanés ici ou là : la seule amélioration à apporter peut-être concernerait justement l’installation de quelques coussins moelleux pour assurer le confort des oreilles et du reste ! En tout cas, de très bons moments qui en préfigurent beaucoup d’autres, c’est là tout le mal que l’on peut souhaiter aux Hexagonautes et à leur accueil chaleureux à tous les sens du terme. Nous en reparlerons, parions-le.
Et demain est un autre jour…
Patrick ENGEL pour
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