Sens Critique

La verve est grande et la joie est belle (exercice de style)

Sens Critique - Le 28 mars 2012

« Pour atteindre une plus grande efficacité, la contrepèterie demande même le concours de trois personnes : celle qui dit le contrepet, celle qui le comprend et celle à qui la signification cachée échappe complètement, le plaisir des deux premières étant décuplé par l'incompréhension de la troisième. » Claude Gagnière, Pour tout l'or des mots

Nicolas Bacchus, chanteur très gay qui n'a pas la face inepte, a sorti une nouvelle galette craquante (sans fausse fêve) répondant au malicieux nom de « La VerVe et la Joie ». Heureusement pour lui, durant l'enregistrement, il n'a pas eu de panne de micro, ni de décalage de son, ni de parasite pour nous brouiller l'écoute. Et c'est tant mieux, tant, vocalement, il a une pierre fine au fond de la gorge.

Nicolas Bacchus aime jouer dans des petites salles (voire dans des pièces du fond), devant un public restreint. Et c'est tant mieux, car un concert, c'est comme un bon repas : il faut être peu pour bien dîner. D'ailleurs, tel un œnologue amateur de vin ayant de fines appellations, il aime le goût du petit blanc (même si parfois, pour avoir du vin en caisse ou en fût, voire pour se prendre un carafon, il faut douiller), ce qui, convenons-en, accompagne très bien l'escalope avec une salade. Mais revenons-en à sa musique : ses textes sont tantôt drôles, tantôt touchants (d'ailleurs, quand il ne touche pas les bancs de ses spectateurs, il lui arrive de bouder).

Ses textes sont souvent engagés : sa lutte n'est guère passive, ce qui peut entrainer des brouilles pour un cas d'honneur. Il se fait pape de la gayitude dans la chanson française, et j'espère que cet abbé ne se fera jamais malentendant.

Au final, si on a déjà vu pire vynile, il s'agit d'un album sans cornette ni sonnerie. De quoi nous mettre en route avec une belle fugue...

Article original : https://www.senscritique.com/album/La_ver_Ve_et_la_Joie/critique/10621834

 
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