Intramuros n°67
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Intramuros n°67 - Le 1 novembre 2000
Avec un nom pareil, NICOLAS BACCHUS aurait pu reprendre le fond de commerce de Licence IV: Castelvin, saucisson rance et gaudriole affligeante.
Mais le jeune homme ayant un peu plus d'ambition que cela, c'est sur des sentiers plus ardus qu'il trace sa route. Chansons à textes comme on disait dans les années soixante, guitare sèche, accompagnement minimaliste : ses meilleures armes pour partir à l'assaut du public. Philippe Pagès; le programmateur du Bijou, le décrit ainsi : " Voici le chantre du dessalage et du rentre-dedans. L'homme est charmant. Les textes cinglants. II y a quelques gros mots, des histoires de cul bien tournées, de la politique bien penchée, et tout ce qu'il faut pour vous surprendre et vous faire rigoler. "
NICOLAS BACCHUS vient de faire paraître un premier album réalisé après souscription, "Coupe d'immondes...", qu'il présente actuellement tout seul sur scène. Un album plein de chansons d'amour, bizarrement construit; commençant de façon très classique; pour soudain, au détour dune ritournelle anodine qui part sur un air de biguine ("Ton fils... dort avec moi"), aborder sans façon mais par surprise un sujet que l'on n'attendait pas à cestade de la compétition : l'homosexualité.
A partir de la, le reste du disque se fait plus rageur, mélange amour, engagement politique et énervements multiples. NICOLAS BACCHUS y déverse sa colère, y rajoute sa tendresse, y fait l'inventaire de ses trouilles. Et ce qui est sûr, c'est qu'à ce moment-là ses chansons nous remuent les tripes. Chair de poule garantie!
Jean-Philippe BIRAC