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Le troubadour du bas canal
http://www.lartscene.com - Le 1 avril 2002
Nom : Bacchus Nicolas
Composition : Nicolas Bacchus avec ou sans salopette.
Premiers pas : 1997
Style musical : Chanson vitriolée souvent et d'amour des fois...
Influences : Brassens, Renaud, Val, Lapointe.
Famille musicale : Les grandes gueules avec de jolis mots.
Discographie : 2 albums.
Origine : Auvergnat de Toulouse.
Nicolas Bacchus est un cas despèce en voie dapparition. Il gueule tout haut ce que pas mal nont jamais osé chanter tout bas. La fourmilière en est toute remuée
Lessentiel, cest de ne pas plaire à tout le monde. Tel est le mot dordre de Nicolas Bacchus, électron libre néo-libertin pédé affirmé , auto-proclamé. Voilà qui est dit.
En effet, lauvergnat (elle est à toi cette chanson ?), naturalisé toulousain mais - par solidarité - sans papiers lattestant officiellement, a eu une enfance difficile voire irréversible. Dès le berceau, à la merci de linconscience de ses parents, Nicolas régurgite le Blédine et ingurgite, à fortes doses, les persiflages de Font et Val, Brel, Renaud Brassens plus tard - et autres empêcheurs dasphyxier le peuple en rond.
Bacchus (cest même pas son vrai nom !), au temps de sa jeunesse, semblait avoir échappé à lirradiation de ses idoles et fit même un vrai métier pendant cinq ans, en tant quéducateur spécialisé. Hélas, limprégnation de cette culture subversive saverra indélébile et il sombra corps, guitares et biens dans ce capharnaüm que représente la chanson engagée, revendicatrice et contestataire.
Lhistoire aurait pu sarrêter là mais comme un malheur narrive jamais seul, non satisfait dêtre pétri de talent, Nicolas savère très tenace et déterminé. Dès 1997, prenant dassaut les bistrots, les caf conc, les terrasses et les restos de la ville rose, le vil vert au pull rouge (Bacchus est écolo. Quel cumulard !) agresse la paisible population à grands coups de chansons-boutoirs. La légende raconte que linfâme décadent aurait fréquenté, à plusieurs reprises, les commissariats toulousains et alentours pour avoir notamment entonné une chanson de Font et Val, Liberté, égalité, vos papiers ! Le bougre a beau jouer de sa provocation souriante, il est des comportements qui doivent cesser là où lordre et la morale se voient troublés Mais voilà, sans pour autant être revanchard, la morale trop bien-pensante, Bacchus nen a cure.
Fort de sa petite carrière, linsolent insoumis décide de graver son fangeux répertoire naissant. Après souscription, en 1999, il fait paraître Coupe dimmondes et autres réjouissances populaires. Album auto-tout. Produit, distribué, interprété. Musicalement très sobre ; guitare, piano, voix, essentiellement. Une sorte de recueil amoral, tiré à 2000 exemplaires, qui donne prétexte à 350 concerts à travers la France. Un disque aux atmosphères nuancées. A chaque titre suffit sa dose dinconvenance. On passe de la provocation rigolarde en forme dautodérision avec La cerise sur le gâteau à une tendresse polissonne aux sonorités « gainsbouriennes » avec Eva, on croise la satirique Petite nuance avant que Bacchus nous mène là où peu se sont aventurés. Des textes toniques, décapants pour une revendication crue de son homosexualité, des textes qui cinglent les a priori fustigent les idées reçues et les tabous. « Pour mrouler dans lherbe / Et courir après les garçons / Jai pas bsoin quils soient millionnaires / ni quentre nous yait un ballon » déclare allégrement lintéressé dans Coupe dimmondes.
Alors que les curés et leur amie Boutin, les militaires, la maréchaussée, les fachos (excusez la redondance) pensaient être débarrassés de ce provocateur subversif, voilà que le gascon tient ses promesses et revient pervertir la jeunesse française, deux ans plus tard, avec un nouvel album enregistré en public, au Bijou de Toulouse. (quil considère comme son « Olympia »)
Lemmerdeur Bacchus prend de la bouteille mais poursuit son travail de sape. Ralliant le public à sa cause, en bavard impénitent, il livre un spectacle qui oscille entre sketch et poème théâtral. Pêle-mêle, il parle de politique, damours différentes mais décorchures semblables, des sans papiers, des beaux garçons qui écoutent trop leur mère, du charity-business, des filles et des chiens, de séquestration et de petits ânes gris. Il cultive ce mélange, ce goût du contraste qui nourrit son envie décrire, passant sans scrupule du très poétique et troublant Allez lami (qui résonne un peu comme le Allez, viens de Mano Solo) : « Allez, l'ami, reste un peu ce soir / On va s'cracher nos vies dans l'noir / On f'ra un bras d'fer de nos malheurs / A même pas chercher si y a un vainqueur. / Allez, l'ami, c'est l'heure de boire / On f'ra la peau à nos histoires / D'encore un p'tit salaud qui s'barre / D'encore une chieuse qu'arrive trop tard ». à la très burlesque fête bachique évidemment de La Saint Sylvestre : « Une chose aussi que je n'supporte pas : / C'est quand on me filme malgré moi / Le cul en garage à vélo / Et qu'on s'repasse la vidéo ! / Bientôt cent lunes que tu m'séquestres / Pour tes petites séances équestres ! / Je ne compte plus les trimestres / Il a plu pour la Saint Sylvestre ».
Chantre de la provocation et du rentre dedans, Nicolas Bacchus fait rire et surprend par la multitude de ses facettes. Cette façon hors du commun quil a douvrir les brèches sur des sujets clos vise avant toute chose à grossir le trait pour mener au débat. Art délicat de la fausse inconséquence quil maîtrise habilement. Ne sort pas de la cuisse de Jupiter qui veut A ta santé Bacchus !!!
David DESREUMAUX
Composition : Nicolas Bacchus avec ou sans salopette.
Premiers pas : 1997
Style musical : Chanson vitriolée souvent et d'amour des fois...
Influences : Brassens, Renaud, Val, Lapointe.
Famille musicale : Les grandes gueules avec de jolis mots.
Discographie : 2 albums.
Origine : Auvergnat de Toulouse.
Nicolas Bacchus est un cas despèce en voie dapparition. Il gueule tout haut ce que pas mal nont jamais osé chanter tout bas. La fourmilière en est toute remuée
Lessentiel, cest de ne pas plaire à tout le monde. Tel est le mot dordre de Nicolas Bacchus, électron libre néo-libertin pédé affirmé , auto-proclamé. Voilà qui est dit.
En effet, lauvergnat (elle est à toi cette chanson ?), naturalisé toulousain mais - par solidarité - sans papiers lattestant officiellement, a eu une enfance difficile voire irréversible. Dès le berceau, à la merci de linconscience de ses parents, Nicolas régurgite le Blédine et ingurgite, à fortes doses, les persiflages de Font et Val, Brel, Renaud Brassens plus tard - et autres empêcheurs dasphyxier le peuple en rond.
Bacchus (cest même pas son vrai nom !), au temps de sa jeunesse, semblait avoir échappé à lirradiation de ses idoles et fit même un vrai métier pendant cinq ans, en tant quéducateur spécialisé. Hélas, limprégnation de cette culture subversive saverra indélébile et il sombra corps, guitares et biens dans ce capharnaüm que représente la chanson engagée, revendicatrice et contestataire.
Lhistoire aurait pu sarrêter là mais comme un malheur narrive jamais seul, non satisfait dêtre pétri de talent, Nicolas savère très tenace et déterminé. Dès 1997, prenant dassaut les bistrots, les caf conc, les terrasses et les restos de la ville rose, le vil vert au pull rouge (Bacchus est écolo. Quel cumulard !) agresse la paisible population à grands coups de chansons-boutoirs. La légende raconte que linfâme décadent aurait fréquenté, à plusieurs reprises, les commissariats toulousains et alentours pour avoir notamment entonné une chanson de Font et Val, Liberté, égalité, vos papiers ! Le bougre a beau jouer de sa provocation souriante, il est des comportements qui doivent cesser là où lordre et la morale se voient troublés Mais voilà, sans pour autant être revanchard, la morale trop bien-pensante, Bacchus nen a cure.
Fort de sa petite carrière, linsolent insoumis décide de graver son fangeux répertoire naissant. Après souscription, en 1999, il fait paraître Coupe dimmondes et autres réjouissances populaires. Album auto-tout. Produit, distribué, interprété. Musicalement très sobre ; guitare, piano, voix, essentiellement. Une sorte de recueil amoral, tiré à 2000 exemplaires, qui donne prétexte à 350 concerts à travers la France. Un disque aux atmosphères nuancées. A chaque titre suffit sa dose dinconvenance. On passe de la provocation rigolarde en forme dautodérision avec La cerise sur le gâteau à une tendresse polissonne aux sonorités « gainsbouriennes » avec Eva, on croise la satirique Petite nuance avant que Bacchus nous mène là où peu se sont aventurés. Des textes toniques, décapants pour une revendication crue de son homosexualité, des textes qui cinglent les a priori fustigent les idées reçues et les tabous. « Pour mrouler dans lherbe / Et courir après les garçons / Jai pas bsoin quils soient millionnaires / ni quentre nous yait un ballon » déclare allégrement lintéressé dans Coupe dimmondes.
Alors que les curés et leur amie Boutin, les militaires, la maréchaussée, les fachos (excusez la redondance) pensaient être débarrassés de ce provocateur subversif, voilà que le gascon tient ses promesses et revient pervertir la jeunesse française, deux ans plus tard, avec un nouvel album enregistré en public, au Bijou de Toulouse. (quil considère comme son « Olympia »)
Lemmerdeur Bacchus prend de la bouteille mais poursuit son travail de sape. Ralliant le public à sa cause, en bavard impénitent, il livre un spectacle qui oscille entre sketch et poème théâtral. Pêle-mêle, il parle de politique, damours différentes mais décorchures semblables, des sans papiers, des beaux garçons qui écoutent trop leur mère, du charity-business, des filles et des chiens, de séquestration et de petits ânes gris. Il cultive ce mélange, ce goût du contraste qui nourrit son envie décrire, passant sans scrupule du très poétique et troublant Allez lami (qui résonne un peu comme le Allez, viens de Mano Solo) : « Allez, l'ami, reste un peu ce soir / On va s'cracher nos vies dans l'noir / On f'ra un bras d'fer de nos malheurs / A même pas chercher si y a un vainqueur. / Allez, l'ami, c'est l'heure de boire / On f'ra la peau à nos histoires / D'encore un p'tit salaud qui s'barre / D'encore une chieuse qu'arrive trop tard ». à la très burlesque fête bachique évidemment de La Saint Sylvestre : « Une chose aussi que je n'supporte pas : / C'est quand on me filme malgré moi / Le cul en garage à vélo / Et qu'on s'repasse la vidéo ! / Bientôt cent lunes que tu m'séquestres / Pour tes petites séances équestres ! / Je ne compte plus les trimestres / Il a plu pour la Saint Sylvestre ».
Chantre de la provocation et du rentre dedans, Nicolas Bacchus fait rire et surprend par la multitude de ses facettes. Cette façon hors du commun quil a douvrir les brèches sur des sujets clos vise avant toute chose à grossir le trait pour mener au débat. Art délicat de la fausse inconséquence quil maîtrise habilement. Ne sort pas de la cuisse de Jupiter qui veut A ta santé Bacchus !!!
David DESREUMAUX