CHORUS - Les Cahiers de la Chanson (D. Pantchenko)
Nicolas Bacchus : Tout louche (Portrait)
CHORUS - Les Cahiers de la Chanson (D. Pantchenko) - Le 21 mars 2003
Gaffe aux ouïes consensuelles, ce (tout) loustic vous balance à coeur et à cul ses ressemblances et ses différences d'enfant louche. Gros rire, douleur, émotion, ça secoue au bastingage. Mais ça chante ! Dru.
Natif d'Auvergne, parents professeurs, frère et soeur (cadets) jouant comme lui d'un instrument, Nicolas a toujours apprécié et connu la chanson. Par France Inter, aussi : déjà, à l'écoute des émissions, il se projette à la place du chanteur interrogé : "Là, voilà ce que je répondrais !" Dans le même temps, la discussion politique, en famille, est aussi permanente qu'ouverte : "On a toujours voyagé et à chaque problème rencontré on nous expliquait. Chez nous, il n'y a jamais eu de sujet tabou, et on a toujours accordé un grand intérêt aux choses publiques."
Les chiens ne font pas des chats, et cette éducation va d'autant plus imprégner le jeune garçon qu'il fréquentera une école Freinet, du nom de la fameuse "pédagogie active". D'un bac scientifique, il bifurquera tout de go vers des études de droit et de psycho pour travailler délibérément "dans le social" : "J'ai exercé pendant cinq ans comme éducateur spécialisé ; je m'occupais d'ados et de jeunes adultes, cas sociaux et délinquants, dans des foyers internats."
-Au Bijou-
Travaillant d'abord à Villefranche de Rouergue, à 140 km de Toulouse, il s'essaie à la chanson dans des bistrots en reprenant surtout du Font et Val et du Renaud. Comme il fait de plus en plus la navette vers la "ville rose", il va saisir l'opportunité d'un "boulot d'éduc" pour s'y installer. Plus tôt que prévu, ledit boulot ne lui convenant plus, il démissionne et décide de se dédier exclusivement à sa passion musicale. C'était il y a quatre ans.
Il compte alors une vingtaine de titres, se produit dans la rue, passe dans des bistrots, dans des cabarets entre une strip-teaseuse et un imitateur, et enregistre fin 1999 un CD "autoproduit, autochanté, autodistribué, autotout" qui va lui servir de carte de visite pour démarcher au-delà. Il n'hésitera d'ailleurs pas à investir dans des billets de trains pour ce faire, et va donner plus de trois cent cinquante concerts dans toute la France.
En 2002, accompagné par six musiciens, il enregistre un second album (distribué par Mosaic), Balades pour enfants louches [cf. CHORUS41p.32] au Bijou, excellent café-théâtre Toulousain. Montrant qu'il n'a pas peaufiné en vain sa voix entre cours de chant classique, jazz et choeurs régionaux, Nicolas Bacchus fait souffler un vent libertaire vigoureux, mêlant chansons d'amour sans fard ("Ton fils... dort avec moi"), charges politico-rigolardes à la Charlie Hebdo et poésie d'eaux fortes (Richepin, Giono).
Un seul risque avec lui, qu'il vous plaise et en même temps... qu'il vous dérange. Il est comme ça.
Daniel PANTCHENKO
CHORUS n°43/Printemps 2003
Natif d'Auvergne, parents professeurs, frère et soeur (cadets) jouant comme lui d'un instrument, Nicolas a toujours apprécié et connu la chanson. Par France Inter, aussi : déjà, à l'écoute des émissions, il se projette à la place du chanteur interrogé : "Là, voilà ce que je répondrais !" Dans le même temps, la discussion politique, en famille, est aussi permanente qu'ouverte : "On a toujours voyagé et à chaque problème rencontré on nous expliquait. Chez nous, il n'y a jamais eu de sujet tabou, et on a toujours accordé un grand intérêt aux choses publiques."
Les chiens ne font pas des chats, et cette éducation va d'autant plus imprégner le jeune garçon qu'il fréquentera une école Freinet, du nom de la fameuse "pédagogie active". D'un bac scientifique, il bifurquera tout de go vers des études de droit et de psycho pour travailler délibérément "dans le social" : "J'ai exercé pendant cinq ans comme éducateur spécialisé ; je m'occupais d'ados et de jeunes adultes, cas sociaux et délinquants, dans des foyers internats."
-Au Bijou-
Travaillant d'abord à Villefranche de Rouergue, à 140 km de Toulouse, il s'essaie à la chanson dans des bistrots en reprenant surtout du Font et Val et du Renaud. Comme il fait de plus en plus la navette vers la "ville rose", il va saisir l'opportunité d'un "boulot d'éduc" pour s'y installer. Plus tôt que prévu, ledit boulot ne lui convenant plus, il démissionne et décide de se dédier exclusivement à sa passion musicale. C'était il y a quatre ans.
Il compte alors une vingtaine de titres, se produit dans la rue, passe dans des bistrots, dans des cabarets entre une strip-teaseuse et un imitateur, et enregistre fin 1999 un CD "autoproduit, autochanté, autodistribué, autotout" qui va lui servir de carte de visite pour démarcher au-delà. Il n'hésitera d'ailleurs pas à investir dans des billets de trains pour ce faire, et va donner plus de trois cent cinquante concerts dans toute la France.
En 2002, accompagné par six musiciens, il enregistre un second album (distribué par Mosaic), Balades pour enfants louches [cf. CHORUS41p.32] au Bijou, excellent café-théâtre Toulousain. Montrant qu'il n'a pas peaufiné en vain sa voix entre cours de chant classique, jazz et choeurs régionaux, Nicolas Bacchus fait souffler un vent libertaire vigoureux, mêlant chansons d'amour sans fard ("Ton fils... dort avec moi"), charges politico-rigolardes à la Charlie Hebdo et poésie d'eaux fortes (Richepin, Giono).
Un seul risque avec lui, qu'il vous plaise et en même temps... qu'il vous dérange. Il est comme ça.
Daniel PANTCHENKO
CHORUS n°43/Printemps 2003