Album «Contrepieds»

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Sonnet : Ce matin-là (Bertolt Brecht)

Poème : Bertolt Brecht - Musique : Nicolas Bacchus - Traduction : Bernard Lortholary pour La prochaine fois que je viendrai au monde, quelques poèmes pour traverser un siècle, Éd. du Théâtre National de Toulouse - Théâtre de la Cité, 2000

Ce matin-là, sobres adieux à une femme
Debout, calme à sa porte sous mon regard tranquille.
Or je vis à son front qu'une mèche était grise
Et soudain je ne pus me résoudre à partir.

Muet, je pris ses seins, et lorsqu'elle demanda
Pourquoi, hôte d'un soir, je ne repartais plus
Au terme de la nuit comme il était prévu,
Je la regardai dans les yeux et je lui dis :

"Ne serait-ce qu'un soir, je veux rester encore.
Mais profite du temps, car c'est chose terrible
D'être comme tu l'es debout à une porte.

Et nous allons parler plus vite que naguère,
Nous gardant d'oublier que ton temps est compté."
Et de désir j'avais la voix qui s'étranglait.

 
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